L’enfant « Hyperactif » ou pas !

Inflation ?

Selon les critères du DSM4 , mondialement utilisé, on assiste à une inflation quasi « épidémique » du « Troubles déficit de l’attention (TDA/H) », dans les pays occidentaux. Il y aurait alors 3 à 5 % des enfants d’âge scolaire souffrant de ce trouble, dont 3 garçons pour une fille. De quoi dédramatiser votre sentiment de culpabilité, n’est-ce pas ?

Pour poser le diagnostic, les signes doivent être apparus avant l’âge de 7 ans et montrer la persistance d’inattention et/ou d’hyperactivité dans l’ensemble des lieux de vie de l’enfant, pendant au moins 6 mois.

Les symptômes majeurs sont les suivants :

Inattention : Maintien de l’attention difficile – l’air de ne pas écouter – ne pas supporter les règles – Manque d’organisation – effort mental en baisse – perte d’objets nécessaire à son travail

Impulsivité : Répondre avant d’entendre – impatient – interrompre – Agir vite sans voir les conséquences

Hyperactivité : Etre agité sans raison valable – Activité sans silence difficile – parler trop  – Passer activité / activité sans liens

Un marché porteur

Nous devons faire la part entre les vrais TDA/H et tous ces faux hyperactifs qui créent le désarroi de leurs proches, remplissent les salles d’attentes des pédopsychiatres et se retrouvent trop rapidement avec des médicaments (Ritaline « R » , Concerta « R »). Hazard ou non, cela correspond aussi à la commercialisation  de nouvelles molécules censées aider l’enfant hyperactif en augmentant leur vigilance, quitte à passer à côté d’autres problèmes de l’enfant.

Un peu de bon sens

1/En premier lieu il convient d’aider les parents à calibrer leur comportement et à le rendre prévisible et univoque pour l’enfant

2/ Nous devons Leur demander de vérifier et modifier si nécessaire les règles hygiéno-diététiques de leur enfant. La prise de boisson énergisante devient un vrai problème de santé publique et notamment pour les enfants.

3/ Il convient d’expliquer qu’il faut limiter le temps de présence sur écran, de l’enfant mais aussi de la famille. Quitte à faire un travail de deuil pour tous

4/ Et bien entendu. Souligner les principes éducatifs cohérents et adaptés à la situation qu’il est nécessaire de mettre en place (il n’est jamais trop tard)

Félicitez, expliquez, soulignez les gestes positifs, donnez une punition pour trois récompenses, maintenez toujours les règles quel que soit le contexte, misez sur le « Feedback » et non la discussion ou le raisonnement, ne culpabilisez pas votre enfant, ne vous culpabilisez pas, vous n’êtes pas incompétent, libérez-vous des émotions négatives à l’égard de votre enfant, soyez compréhensif à l’égard des personnes offensantes au sujet de votre enfant.

Le travail thérapeutique

1/ La précaution la plus importante est de ne pas traiter en urgence mais de prendre le temps d’observer le système familial, de connaître l’enfant et de créer une vrai relation.

2 / Avoir une Synchronisation, Calibration, Ratification fines.

3/ Se servir de Métaphores isomorphiques brèves, non ennuyeuses et en mouvement.

Pour  les enfants ayant des difficultés avec la mémoire de travail et la gestion du temps :

Des métaphores du temps qui s’écoule en Introduisant des récompenses directes et rapides

Pour les enfants aux difficultés à s’approprier un langage intérieur et des images internes :

Faire vivre une expérience concrète. L’enfant doit s’approprier sensoriellement l’histoire, être acteur. Faire des progressions dans l’histoire sur plusieurs séances avec des répétitions

Pour des difficultés à gérer les affects et l’expression des émotions :

Des Histoires ou l’enfant est plus neutre et observateur

Pour des difficultés à analyser et à synthétiser :

Mettre l’enfant en position d’acteur et observateur (Observer et ressentir). Des successions d’événements qui se répètent et qui sont prévisibles (Ex cycle des saisons)

4 / Les enfants TDA/H font beaucoup de mouvement, mais agissent comme s’ils n’enregistraient pas ces expériences, comme s’ils ne savaient pas se « construire » dans ce mouvement.

Notre travail avec l’Hypnose peut consister à les aider à construire leur carte mentale de manière plus stable et « lisible » pour eux comme pour leurs proches.

Les ressources sont en votre enfant, prenez l’initiative.

Sources bibliographiques :

Jean François Marquet – Revue Hypnose et Thérapies Brèves – Février 2016